L'ajustement des horloges atomiques, essentiel à la synchronisation de l'infrastructure informatique globale, est un procédé délicat influencé par le ralentissement de la rotation terrestre provoqué par la fonte des glaces.
Tl;dr
- La fonte des glaces modifie la rotation de la Terre.
- Le temps est mesuré en fonction de cette rotation et du temps atomique.
- L’accélération de la Terre crée un décalage entre ces deux mesures.
- Une seconde pourrait être retirée pour la première fois pour réajuster l’heure.
Le changement climatique modifie notre perception du temps
C’est peut-être difficile à croire, mais le réchauffement climatique a un impact sur la manière dont nous mesurons le temps. C’est ce qu’une étude, publiée récemment dans la revue Nature, a réussi à démontrer.
Les secondes que nous comptions autrefois
Il était une fois, une époque où nous mesurions le temps sur la base de la rotation de la Terre. Une journée complète de rotation représentait “24 heures, chaque heure contenait 60 minutes, et chaque minute 60 secondes”.
Cette définition de la seconde est restée inchangée jusqu’en 1967. Mais à partir de cette année-là, nous avons commencé à mesurer le temps en fonction des pulsations d’un atome de Césium, qui est le principe des horloges atomiques. Ce système s’est avéré être extrêmement précis.
Le temps est-il en retard ou en avance ?
Mais tout comme le patineur qui tourne moins vite en écartant les bras lors d’une pirouette, la Terre, elle aussi, est affectée par des changements qui ralentissent sa rotation. Le coupable ? La fonte des glaces en Antarctique et au Groenland qui déplace de l’eau des pôles à l’équateur.
L’effet est un ralentissement de la rotation de la Terre, créant un décalage avec l’heure atomique. Pour corriger ce décalage, l’idée serait de retirer une seconde au temps atomique, une première dans l’histoire humaine.
Une petite seconde qui a un grand impact
Si cela peut paraître insignifiant à première vue, ce n’est pas le cas. ” La mise à jour des horloges atomiques est toujours un moment très sensible”, notamment en raison des répercussions sur les infrastructures mondiales, comme les réseaux informatiques, les systèmes de télécommunication, la distribution d’énergie ou encore les opérations en bourse qui doivent être précises au millième de seconde près.
Ce moment arrive peut-être plus tôt que nous ne l’avions prévu, avec la nouvelle prédiction suggérant que nous devrions faire cette mise à jour en 2029, et non en 2026 comme initialement estimé.