L'annonce surprenante mi-mars du rachat du groupe Altice de l'homme d'affaires, Patrick Drahi, a finalement été approuvée vendredi dernier par le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, ainsi que par l'Autorité de la concurrence. Qu'est-ce que cela signifie pour le futur d'Altice ?
Tl;dr
- BFMTV et RMC passent sous le contrôle de CMA CGM.
- Le rachat concerne également Altice Media, maison mère des deux médias.
- Rodolphe Saadé, milliardaire à la tête de CMA CGM, élargit son empire médiatique.
- Des craintes sur l’indépendance des médias rachetés ont été exprimées.
Une page se tourne pour BFMTV et RMC
Rodolphe Saadé, dirigeant de l’armateur CMA CGM prend le contrôle de deux géants médiatiques français, BFMTV et RMC, ainsi que de leur maison mère, Altice Media. Ce rachat, réalisé pour 1,55 milliard d’euros, a été clôturé le mardi 2 juillet, les dernières autorisations nécessaires ayant été validées en fin de semaine précédente.
L’empire médiatique de Saadé en expansion
Parmi les actifs que Rodolphe Saadé compte désormais à son actif figurent le journal La Tribune, le groupe La Provence, ainsi que des participations dans M6 et le média vidéo en ligne Brut.
Ce rachat sonne comme un renforcement de sa présence dans le secteur des médias français, deux ans seulement après ses premières acquisitions. Ce nouvel empire médiatique est sous la houlette de la nouvelle holding CMA Médias, dirigée par l’ancien patron de M6, Nicolas de Tavernost.
Un pari risqué pour l’indépendance des médias
Néanmoins, cette ascension fulgurante dans le monde des médias suscite un questionnement quant à l’indépendance de ces médias. Les journalistes de La Provence, en réaction à cette prise de contrôle, avaient manifesté leur mécontentement par le biais d’une grève qui avait duré 72 heures. Une charte d’indépendance éditoriale et de déontologie a d’ailleurs été signée entre les syndicats et la direction du journal.
Respect d’engagements et tournant digital
Toujours dans l’optique de préserver “le pluralisme, l’honnêteté et l’indépendance de l’information et des programmes”, le rachat a été subordonné au respect de certains engagements. P
ar ailleurs, une migration en ligne de deux chaînes locales de BFM a été décidée, en accord avec la loi interdisant de céder une chaîne dans les cinq ans suivant l’attribution de sa fréquence TNT. Le virage numérique semble donc inévitable pour cette nouvelle ère médiatique.