« Repousser » les migrants, un « péché grave » selon le Pape François
Durant sa réunion hebdomadaire au Vatican, le Pape François a vivement critiqué ceux qui exploitent toutes les ressources pour rejeter les migrants. Se pourrait-il que ses paroles entraînent un changement de comportement ?
TL;DR
- Le pape François dénonce le rejet des migrants comme un « péché grave ».
- Il appelle à plus de solidarité pour éviter la mort des migrants en mer et dans le désert.
- Il critique les efforts de l’UE pour restreindre l’immigration et exhorte à l’ouverture de voies légales d’accès.
Le pape François : La migration, un défi de solidarité
Estimant que la question migratoire constitue l’un des enjeux cruciaux de notre époque, le pape François a condamné avec force, lors de son audience hebdomadaire au Vatican, les politiques rejetant les migrants. Selon le pape, les efforts visant à les repousser constituent un « péché grave ».
Des « cimetières de migrants » identifiés
Il a également déploré la tragique réalité laissée invisible derrière les techno-avancées : « À l’ère des satellites et des drones, il y a des hommes, des femmes et des enfants migrants que personne ne doit voir. Seul Dieu les voit et entend leur cri. »
Évoquant « Même certains déserts, malheureusement, deviennent des cimetières de migrants. », il a mis l’accent sur l’abandon de nombreux migrants dans des régions inhospitalières où leur survie est fortement compromise.
Chers frères et sœurs, unissons nos cœurs et nos forces pour que les mers et les déserts ne soient pas des cimetières, mais des espaces où Dieu peut ouvrir des chemins de liberté et de fraternité. https://t.co/aAqPcHWzmG
— Pape François (@Pontifex_fr) August 28, 2024
Tirer des leçons des drames passés
L’été 2023 a été témoin d’un incident marquant : des dizaines de migrants subsahariens ont été retrouvés par les garde-côtes libyens dans une zone désertique, après avoir été, selon leurs dires, abandonnés par les autorités tunisiennes à la frontière entre les deux pays.
En Mai, l’UE a reconnu une « situation difficile » suite à une enquête révélant l’abandon de dizaines de milliers de migrants dans le désert en Afrique du Nord avec le support financier de l’UE.
Une politique migratoire critiquée
Dans son allocution, le pape a également pris Bruxelles à partie, critiquant sa politique d’immigration. Il a ainsi fustigé la « militarisation des frontières » et le durcissement des lois relatives à l’asile, préconisant plutôt l’ouverture de « voies d’accès sûres et légales ».
Le pape a renouvelé ses propos désignant la mer Méditerranée comme « un cimetière ». Selon lui, des milliers de vies auraient pu être sauvées si la solidarité prévalait sur les politiques restrictives.
Concluant dans un ton solennel, Francis a ainsi réaffirmé son engagement en faveur d’une politique migratoire plus humaine, fondée sur le respect de la dignité humaine et le principe de solidarité.