Pourquoi la fortune des ultra-riches français croît plus vite

Image d'illustration. Grand domaine dans la campagne françaiseADN
Découvrez comment les ultra-riches français accroissent leur fortune plus rapidement que leurs concitoyens.
Tl;dr
- Les inégalités de revenus s’aggravent en France selon une étude.
- L’enrichissement des plus riches est alimenté par le capital.
- La progressivité fiscale a diminué, relançant le débat sur la taxation.
Écart grandissant entre riches et pauvres en France
Selon une récente étude de la direction générale des finances publiques mise en avant par Le Monde, l’inégalité de revenus s’est considérablement accrue en France. De 2003 à 2022, le revenu des 0,1% de ménages les plus riches a augmenté de 119%. En revanche, les 90% des foyers les moins aisés n’ont vu leur revenu progresser que de 39% sur la même période.
Les revenus des plus riches : des sources différentes
L’enrichissement des plus aisés s’explique en grande partie par la structure de leurs revenus. Alors que 63% des revenus de la majorité des Français proviennent des salaires, les plus riches tirent principalement leur fortune des dividendes et des plus-values financières (47%), des bénéfices de leurs entreprises (10,5%) et de leurs revenus fonciers (3%). «La dynamique est tout à fait remarquable, même par rapport aux autres foyers à revenus élevés», souligne l’étude.
L’impact des marchés financiers et de l’immobilier
L’accroissement des inégalités se voit renforcé par la hausse des marchés financiers et des prix de l’immobilier. Le CAC 40 a doublé entre 2003 et 2022, contribuant à l’enrichissement des plus fortunés. Il s’agit d’un phénomène qui dépasse les frontières de la France, comme le rappellent les économistes Rudiger von Arnim et Joseph Stiglitz.
Fiscalité : une progressivité en déclin
La fiscalité, qui pourrait jouer un rôle correcteur face à cette concentration croissante des richesses, semble de moins en moins progressive. En effet, «Le taux d’imposition moyen des 0,1% les plus riches est passé de 29,3% en 2003 à 25,7% en 2022», selon l’étude. Cette tendance relance le débat sur une taxation renforcée des plus fortunés, alors que le gouvernement envisage de les mettre davantage à contribution.