Le Royaume-Uni valide l’expulsion de migrants vers le Rwanda
La Chambre des Lords, après avoir longuement différé la décision, a finalement approuvé le projet de loi controversé que Rishi Sunak portait à bout de bras. Qu'en retiendrez-vous?
Tl;dr
- Le Parlement britannique adopte une loi facilitant l’expulsion des demandeurs d’asile.
- Les réfugiés pourraient être expulsés vers le Rwanda sans évaluation préalable.
- Des critiques dénoncent une violation de droits humains et de justice équitable.
- Des inquiétudes sur cette loi qui pourrait créer un précédent mondial.
Loi britannique controversée sur l’expulsion des demandeurs d’asile
Le Parlement britannique a récemment adopté un projet de loi alarmant : la « sûreté du Rwanda (asile et immigration) », visant à faciliter l’expulsion des demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni. Cela marque un tournant majeur dans la gestion des migrants au Royaume-Uni.
Une expulsion sans évaluation préalable
L’un des aspects les plus débattus de cette législation réside dans le fait qu’elle prévoit l’« expulsion des migrants arrivés illégalement, d’où qu’ils viennent, vers le Rwanda », où leur demande d’asile sera examinée. De plus, le projet de loi prévoit également que ces individus ne pourront pas revenir au Royaume-Uni et qu’en contrepartie, le Rwanda recevrait une indemnisation financière.
Une atteinte aux droits fondamentaux
Ce projet de loi est source d’inquiétudes parmi les experts, à l’instar de Michael O’Flaherty, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, qui dénote l’atteinte aux droits humains des demandeurs d’asile et l’infraction aux principes du droit et de la justice équitable. En effet, selon lui, « Il est profondément préoccupant d’exclure un groupe de personnes de l’égale protection de la loi ».
Un précédent mondial source de préoccupations
Filippo Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies aux réfugiés, évoque un « précédent mondial inquiétant« , qui pourrait potentiellement faire tache d’huile sur la scène internationale ouvrir la voie à une pratique discutable au niveau mondial. Elle mettrait en péril la tradition britannique de l’accueil des réfugiés et représenterait un défi pour la Convention sur les réfugiés. La responsabilité de la protection des demandeurs d’asile se verrait déplacée, sapant la coopération internationale.
Au-delà de ces inquiétudes, les critiques appellent le gouvernement britannique à respecter ses obligations internationales et à préserver son histoire de protection des droits de l’homme et d’indépendance judiciaire.