Le PNF demande un procès pour Vincent Bolloré pour corruption au Togo

Illustration de la Justice. ADN
Le groupe Bolloré est sous le feu des critiques, accusé d'avoir obtenu de manière frauduleuse le contrat pour la gestion du port de Lomé. Certains juges pensent qu'il aurait utilisé les services de conseil politique de sa filiale Havas (ex-Euro RSCG) lors de la campagne présidentielle 2010 de Faure Gnassingbé au Togo.
Tl;dr
- Le PNF réclame un procès contre Vincent Bolloré pour corruption.
- Accusé d’obtenir frauduleusement la gestion de ports africains.
- Sollicitation d’une reconnaissance préalable de culpabilité par Bolloré en 2021.
- La décision finale appartient au juge financier Serge Tournaire.
Bolloré, cadre de poids dans une enquête de corruption
Selon une source proche du dossier, ce vendredi 7 juin, le Parquet national financier (PNF) a requis un procès pour corruption contre l’homme d’affaires Vincent Bolloré.
L’enquête porte sur l’obtention frauduleuse de la gestion des ports de Lomé au Togo et de Conakry en Guinée entre 2009 et 2011.
Accusations persistantes
Depuis 2013, des juges financiers parisiens soupçonnent le groupe Bolloré, piloté par Vincent Bolloré et deux autres hauts responsables, d’avoir tiré profit des activités de conseil politique d’Euro RSCG (qui deviendra Havas) pour manipuler ces marchés portuaires.
Baptisé « lourd dossier » par Alexis Ihou, avocat des candidats malheureux à la présidentielle de 2010 au Togo, l’enquête dure depuis près de 10 ans et implique également le président togolais, Faure Gnassingbé.
La défense plaide non-coupable
Vincent Bolloré, la 11ème plus grande fortune de France et Gilles Alix, le directeur général du groupe à l’époque, avaient demandé une reconnaissance préalable de culpabilité en 2021 dans le but d’éviter un long procès pénal.
Face à cette réalité, les avocats de Bolloré, Céline Astolfe et Olivier Baratelli, annoncent qu’une demande de non-lieu sera présentée très prochainement, affirmant que les accusations sont « contestées depuis le premier jour dans un dossier juridiquement vide »
Prochains développements
La décision finale de tenir ou non un procès revient à Serge Tournaire, le juge financier. Cette annonce permet d’anticiper une nouvelle étape dans cette affaire de corruption d’envergure internationale qui met en lumière le rôle de la justice dans la régulation des entreprises multinationales.