Tempête Daniel en Libye : les révélations sur ce qui s’est vraiment passé et qui est en faute

  Selon Malak al-Taieb, chercheure spécialisée dans les questions d'eau en Afrique du Nord, plusieurs facteurs seraient à l'origine de cette catastrophe sans précédent.

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Un bilan humain et matériel dévastateur à Derna #

Parmi eux, le vieillissement des infrastructures, en particulier celui des deux barrages construits il y a cinquante ans par une entreprise yougoslave.

De plus, la tempête ayant frappé la Grèce quelques jours auparavant aurait dû alerter les autorités libyennes.

Des alertes ignorées ? #

Pour la chercheure, le passage de la tempête Daniel en Grèce aurait dû constituer un signal d’alarme pour les autorités libyennes, bien que le système d’alerte n’ait pas été parfait.

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Par conséquent, si celles-ci avaient pu apporter les mesures préventives nécessaires pour protéger la population, de nombreuses vies auraient peut-être pu être sauvées.

Climat et infrastructures défaillantes : un cocktail explosif #

Outre les défaillances en matière de systèmes d’alerte, la cause principale de cette catastrophe est d’ordre climatique. En effet, la tempête Daniel est un cyclone subtropical méditerranéen, également appelée Medicane par les spécialistes.

Ce type de phénomène météorologique est directement lié à la température moyenne très élevée de la mer cet été, atteignant 28°C.

Ces températures élevées provoquent l’évaporation de l’eau de mer qui conduit à une forte humidité de l’air en surface. Lorsque cette masse d’air chaud entre en contact avec des températures plus froides en altitude, cela crée un contraste thermique favorable au développement d’un cyclone.

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Des précipitations inhabituelles pour la saison #

Dans la région de Derna, le centre météorologique national libyen a mesuré jusqu’à 400 mm de précipitations en une seule journée, soit cent fois plus que la moyenne habituelle du mois de septembre.

La puissance de ce cyclone et ces précipitations exceptionnelles ont largement contribué à la rupture des deux barrages et aux inondations survenues dans la ville.

La responsabilité des autorités libyennes #

Selon Malak al-Taieb, la situation aurait pu être considérablement atténuée si les autorités libyennes avaient pris conscience de l’état délabré des infrastructures vieillissantes, dont les barrages, et si elles avaient réagi rapidement face aux alertes météorologiques concernant la tempête Daniel.

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Les conséquences sur le plan international #

Face à cette catastrophe, l’aide de la communauté internationale s’est mobilisée pour soutenir Derna.
Les Nations Unies et diverses organisations humanitaires ont déployé des équipes sur le terrain pour apporter une assistance d’urgence aux populations affectées. Cependant, le temps perdu en raison du manque d’anticipation pourrait avoir un coût humain irréversible.

Un appel à la vigilance pour les pays méditerranéens #

Cette tragédie met en lumière la nécessité pour les pays riverains de la Méditerranée de se préparer à la montée en puissance des phénomènes climatiques extrêmes. Les gouvernements doivent mettre en place des plans d’action pour surveiller et anticiper ces catastrophes naturelles qui risquent de s’intensifier avec le réchauffement climatique.

La coopération entre les différentes nations ainsi que la modernisation des infrastructures sont deux éléments clés qui permettraient de limiter les conséquences de telles tempêtes à l’avenir et d’éviter des drames similaires à celui de Derna.

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